De 3h à 4h
Préparation avant chaque heure
O mon Seigneur Jésus-Christ, prosterné devant ta divine présence, j’implore ton cœur très aimant de me permettre d’entrer dans la douloureuse méditation des vingt-quatre heures de ta passion, dans lesquelles, pour l’amour de nous, tu voulais tant souffrir dans ton corps adorable et dans ta très sainte âme, jusqu’à la mort sur la croix. O donnez-moi de l’aide, de la grâce, de l’amour, une profonde compassion et la compréhension de tes souffrances alors que je médite cette heure maintenant.
Pendant les heures que je ne peux pas méditer, je t’offre la volonté de les méditer; et je propose de les méditer pendant toutes les heures où je dois me consacrer à mes fonctions ou à mon sommeil.
Accepte, Seigneur miséricordieux, mon intention d’aimer et laisse-la être bénéfique pour moi et pour tous, comme si j’accomplissais efficacement et saintement ce que je voulais faire.
Je te remercie, mon Jésus. Je te remercie de m’avoir appelé à l’union avec Tou dans la prière. Pour te faire plaisir, je prends tes pensées, ta langue et ton cœur. Je veux prier avec eux. Je veux me fondre dans ta Volonté et dans ton Amour. J’étends mes bras pour t’embrasser, je pose ma tête sur ton cœur – et je commence….
Ô mon Bien affligé et abandonné, ma faible nature dort, cependant mon sommeil est très souvent interrompu par les serrements d’Amour et les Souffrance de ton divin Coeur. Et pendant que je suis entre l’état de veille et celui de sommeil, j’entends les coups que te portent tes ennemis. Mon pauvre Jésus, abandonné de tous, il n’y a personne qui prenne ta défense? Je t’offre ma vie pour te servir d’appui quand ils te feront heurter quelque chose. Entre temps, je m’assoupis de nouveau. Mais un autre serrement d’Amour de ton Coeur divin me réveille, et je sens mes oreilles devenir sourdes à cause des gens qui arrivent, des chuchotements, des cris et des insultes.
Mon Amour, pourquoi sont-ils tous contre toi? Qu’as-tu fait pour que, comme autant de loups affamés, ils veuillent te mettre en pièces? Je sens mon sang se geler dans mes veines à voir les préparatifs de tes ennemis. Je tremble et me sens triste pendant que je pense à la manière que j’utiliserai pour te défendre.
Et Jésus semble me dire: «Mon enfant, je n’ai pas encore tout fait! L’Amour comporte tous les sacrifices; l’Amour est d’un coût incommensurable; nous en sommes encore au début. Toi, reste dans mon Coeur: observe tout, aime-moi, tais-toi et apprends. Et que ton sang, gelé de compassion, circule dans mes Veines pour restaurer mon Sang qui est en feu. Ton tremblement, fais en sorte qu’il parcoure mes Membres, afin qu’identifiée à moi tu puisses te fortifier et te réchauffer, pour ressentir une partie de mes Peines. Tu acquerras la force en me voyant souffrir à ce point. Ce sera la plus belle défense que tu puisses m’accorder. Sois fidèle et attentive!»
Mon doux Amour, le vacarme de tes ennemis est si considérable qu’il m’empêche de prendre un peu de sommeil. Les coups deviennent plus violents. J’entends le bruit des chaînes avec lesquelles ils t’ont attaché si serré que de tes Poignets jaillit du Sang, lequel marque ces rues. Rappelle-toi que mon sang est dans le tien et, pendant que tu verses le tien, le mien t’y donne un baiser, t’adore et répare, pour que ton Sang soit Lumière pour tous ceux qui t’offensent dans la nuit. Qu’il soit un aimant pour attirer tous les coeurs à toi.
Mon Amour et mon Tout, pendant qu’ils te traînent, l’air est alourdi de cris et de sifflements. Et tu arrives chez Caïphe. Tu es paisible, modeste et humble; ta Douceur et ta Patience sont telles qu’elles terrorisent tes ennemis mêmes. Et Caïphe devient furieux; il semble vouloir te dévorer. Ah! comme l’innocence et le péché se départagent facilement!
Mon Amour, tu es devant Caïphe comme un coupable en train d’être condamné. Caïphe demande aux témoins quels sont tes délits. Ah! il aurait mieux fait d’implorer ton pardon! L’un t’accuse d’une chose, un autre d’une autre; on dit des bêtises et on se contredit. Et tandis qu’on t’accuse, des soldats te tirent les Cheveux, te giflent de manière si horrible qu’ils font résonner toute la salle. Ils te maltraitent, te battent, te piquent. Mais quand tu les regardes, la Lumière de tes Yeux leur descend dans le coeur, et comme ils ne peuvent pas le supporter, ils s’éloignent de toi.
D’autres soldats prennent la relève. Et toi, au milieu de tant d’accusations et d’outrages, tu gardes le silence; ton Coeur bat si fort qu’il semble sur le point d’éclater. Tu reçois avec beaucoup d’Amour les brutalités de tes ennemis; tu les offres pour notre salut. Ainsi, dans le plus grand calme, ton Coeur répare les calomnies, les haines, les faux témoignages, le mal fait avec préméditation aux innocents; il répare les offenses faites à l’instigation des chefs, et les fautes commises par les âmes consacrées.
Je sens qu’une Souffrance nouvelle afflige ton Coeur. Dis-moi ce que c’est, ô Jésus; fais-moi participer à tout! Et Jésus semble me dire: «Mon enfant, tu veux le savoir? J’entends la voix de Pierre qui prétend ne pas me connaître, qui le jure, et le jure encore. Ah! Pierre, tu ne me connais pas? Tu ne te souviens pas de tous les Bienfaits dont je t’ai comblé? Si les autres me font mourir de peines, toi, tu me fais mourir de douleur! Comme tu as mal fait de t’exposer aux occasions en me suivant de loin!»
Mon Bien renié, comme elles se reconnaissent vite les offenses de ceux qui te sont les plus chers! Ô Jésus, je veux faire passer les battements de mon coeur dans les tiens pour adoucir tes tortures. Et mes battements de coeur te jurent fidélité, amour, et jurent mille fois que je te connais. Mais ton Coeur ne se calme pas: tu cherches à voir Pierre. À tes Regards d’Amour, aux Larmes que tu verses à cause de son reniement, Pierre s’émeut, pleure et s’éloigne. Et toi, l’ayant placé à l’abri, tu te calmes et tu répares les offenses des âmes consacrées; tu répares pour les âmes qui se mettent volontairement dans les occasions de péché.
Mais tes ennemis continuent de t’accuser. Voyant que tu ne réponds rien à leurs accusations, Caïphe te dit: «Je te conjure par le Dieu vivant, dis-moi: es-tu vraiment le Fils de Dieu?» Alors toi, mon Amour, ayant toujours à coeur la Vérité et la Gloire de ton Père, tu réponds avec une Voix sonore et majestueuse telle que tous en restent frappés et que les démons mêmes s’enfoncent dans l’abîme: «C’est toi qui le dis; je suis le Fils de Dieu, et un jour je descendrai sur les nuées du Ciel pour juger toutes les nations.»
À ces Paroles solennelles, tous font silence et frissonnent d’épouvante. Après quelques instants de sa propre épouvante, Caïphe, furieux comme une bête féroce, dit à tous: «À quoi bon les témoins maintenant? Il vient de proférer un grand blasphème. Qu’attendons-nous de plus pour le condamner? Il est coupable de mort!»
Et pour donner plus d’emphase à ses paroles sacrilèges, il déchire ses vêtements avec tant de courroux que tous, comme s’ils ne formaient qu’une seule personne, hurlent: «Il est coupable de mort! Il est coupable de mort!» Et ils foncent sur toi et, à qui mieux mieux, te distribuent coups de poing, coups de pied, gifles et crachats au Visage. Les Tourments qu’ils te donnent, ô mon Bien, sont tels que la terre et le Ciel en sont bouleversés!
Mon Amour et ma Vie, pendant ces terribles moments, mon coeur est lacéré par la douleur! De grâce, permets-moi de rentrer dans ton Coeur affligé et d’affronter ces outrages à ta place! Ah! si cela m’était possible, je voudrais te faire t’échapper des mains de tes ennemis. Mais toi, tu ne veux pas, car cela est exigé pour le salut de tous. Et je suis obligée de me résigner!
Mais, mon doux Amour, laisse-moi te remettre en état, arranger tes Cheveux, enlever les crachats et le Sang qui couvrent ton Visage, et m’enfermer dans ton Coeur, car je vois que Caïphe veut quitter la pièce et te remettre entre les mains des soldats.
Je t’adore ô mon Jésus. Bénis-moi, donne-moi le Baiser mystique de l’Amour. Je m’enferme dans la fournaise de ton Coeur divin pour prendre un peu de sommeil. J’appuie ma tête sur ton Coeur, afin que, par mes respirations, je te donne des baisers et que, d’après la diversité des Battements de ton Coeur, je puisse me rendre compte si tu souffres ou si tu te reposes.
Ô Jésus, je t’embrasse, je me serre fort contre ton Coeur, et je m’endors.
Réflexions et pratiques.
Devant Caïphe, Jésus est accusé injustement et soumis à des tortures inouïes. Interrogé, il dit toujours la vérité. Et nous, quand le Seigneur permet qu’on nous calomnie ou qu’on nous accuse injustement, nous réfugions-nous uniquement en Dieu, lui qui connaît notre innocence? Ou bien mendions-nous l’estime et les honneurs des créatures? Nos lèvres disent-elles toujours la vérité? Sommes-nous ennemis de toute ruse ou de tout mensonge? Supportons-nous avec patience les dérisions et les confusions provenant des créatures? Sommes-nous prêts à donner notre vie pour le salut de ces créatures?
Ô mon doux Jésus, comme je suis différente de toi! De grâce, fais en sorte que mes lèvres disent toujours la vérité de manière à atteindre le coeur de ceux qui m’écoutent pour les conduire à toi!
Action de grâces après chaque heure
Mon Jésus bien-aimé, tu m’as appelé à cette heure de ta passion pour te tenir compagnie – et je suis venu. Il semble que je t’ai entendu, angoissé et douloureux, en train de prier, de réparer et de souffrir. Avec les voix les plus aimantes et les plus éloquentes, tu plaidais pour le salut des âmes. J’ai essayé de te suivre dans tout. Maintenant, je te dois mes sincères remerciements et je te bénis.
Oui, ô Jésus, je répète mon «merci» des milliers et des milliers de fois. Je te bénis pour tout ce que tu as fait et souffert pour moi et pour tous. Je te remercie et je te bénis pour chaque goutte de sang que tu verses. Je te remercie pour chaque respiration, chaque battement de coeur et chaque pas. Je te remercie pour chaque mot, regard, affliction et indignation que tu as dû endurer. En tout, ô mon Jésus, je compte te donner mon «merci» et mom «je te bénis». Ô mon Jésus, que mon âme envoie un flot continu d’action de grâces et de bénédictions à ton intention pour nous attirer tous au flux abondant de tes bénédictions et grâces. S’il te plaît, O Jésus, presse-moi contre ton cœur, et de tes mains très saintes scelle chaque particule de mon être avec ton « Je te bénis », afin que rien d’autre qu’un hymne continu à Toi ne puisse venir de moi.
Je laisse donc mon être dans le tien pour te suivre dans tout ce que tu fais; mieux encore, tu seras si vivant en moi que je laisserai mes pensées en Toi pour te défendre de tes ennemis, mon souffle en compagnon fidèle, mon battement de coeur pour rappeler mon « Je t’aime » et pour te donner l’amour que les autres refusent de te donner; Je te donnerai les gouttes de mon sang pour expier et pour rendre l’honneur et considérer que tes ennemis te nient avec leurs insultes et leurs offenses. Je laisserai tout mon être en tant que garde.
Mon cher amour, pendant que je dois accomplir mes tâches, je resterai dans ton cœur. J’ai peur de le quitter. N’est-il pas vrai que tu vas me garder ici ? Nos battements de cœur se toucheront continuellement pour que Tu me donnes la vie, l’amour et une union étroite et inséparable avec Toi.
Jésus, si tu vois que je suis sur le point de te fuir de temps en temps, laisse ton battement de cœur se hâter dans le mien. Que tes mains me pressent plus près de ton cœur; laisse tes yeux me regarder et me percer de rayons de feu pour que je puisse sentir ta présence et retourner immédiatement à l’union avec Toi.
O mon Jésus, veille à ne pas t’épuiser. Je te prie de veiller sur moi. O embrasse-moi, embrasse-moi et bénis-moi ! Donne-moi tes mains très saintes pour que je puisse faire tout ce que je dois faire uni à Toi ! Mon Jésus, donne-moi le baiser de l’amour divin, embrasse-moi et bénis-moi; J’embrasserai ton cœur enivrant et me reposerai en toi.